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Kung-fu (Le)
Ces fiches sont soumises au respect de la propriété intellectuelle.
Fiche réalisée par Clare De Pin, étudiante en Master 2, Univ. Paris 3
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République démocratique du Congo
2014
Les Solitaires Intempestifs
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Genre
Monologue
Nombre de personnages
1 homme
Longueur
7 tableaux
60 pages
Temps et lieux
Depuis la ville natale de l'auteur, Brazzaville, en passant par une Chine imaginaire, jusqu'au plateau de théâtre
Thèmes
Mots-clés
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Consultation de la fiche par rubriques |
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Un premier repérage :
la fable
Résumé de la pièce
Parcours dramaturgiques
Analyse dramaturgique qui fait apparaître l'originalité
de la structure et son fonctionnement général par
rapport à l'espace, au temps, aux personnages, etc.
Pistes de lecture
Analyse plus philosophique et poétique, voire linguistique
qui permet de dégager une interprétation et les
véritables enjeux de la pièce
De plain-pied dans le texte
Un extrait
Du texte à la scène
Petite histoire de la pièce de ses conditions d'écriture
à sa création en passant par les lectures dont elle
a pu faire l'objet
Pour poursuivre le voyage
Extraits de presse ou d'entretien au sujet de la pièce
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Un premier repérage : La fable
Construite en tableaux, la pièce se découpe en plusieurs moments qui suivent chronologiquement l'arrivée de Dieudonné Niangouna au théâtre, depuis sa petite enfance jusqu'à aujourd'hui où il est reconnu comme un artiste engagé. Il s'agit davantage d'un montage de fragments reliés par la pensée de l'auteur que d'un récit autobiographique linéaire et formel. Ces extraits sont souvent des citations de répliques cultes de cinéma ou de théâtre, qui ont joué un rôle dans le parcours de l'auteur.
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Parcours dramaturgiques
La construction de ce monologue est singulière par sa structure fragmentée. Le récit autobiographique se trouve en effet entrecoupé par des bribes de paroles rapportées et des envolées poétiques plus ou moins longues. Cette anarchie apparente crée une impétuosité et une urgence de la parole qui semble surgir de l'inconscient de l'auteur. La linéarité du récit est interrompue par des sentences entendues, tantôt encourageantes, tantôt blessantes voire révoltantes. L'auteur fait un constant va-et-vient entre les films, les paroles de ses proches et adversaires, ainsi que son propre discours poétique et politique. L'espace mental est mouvant : il bascule d'un tableau à l'autre et trace son sillon dans la pensée.
La figure de Dieudonné Niangouna évolue avec l'écoulement du temps. Sa naïveté première se transforme en une force de conviction et de légitimité pour l'artiste qu'il devient.
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Pistes de lecture
La saturation de références cinématographiques et de figures héroïques témoignent de l'importance pour l'auteur de s'en remettre à ce qui a déjà été fait et nommé. Les obstacles rencontrés au cours de son enfance, de son adolescence puis de sa vie d'adulte ont exigé qu'il se forge sa propre philosophie, qui pourrait être celle du kung-fu : "souplesse et rapidité" (p. 48). Il raconte ici comment il a trouvé le courage de se battre, non pas contre les autres (bien qu'"ils", les politiques et le public, ne soient pas toujours bienveillants), mais contre lui-même. "L'ennemi n'est jamais une personne. C'est toujours une facilité, une facilité de penser, de corrompre l'esprit, à commencer à se corrompre. Comme on dit dans le kung-fu : celui qui peut vaincre les autres est fort, mais celui qui sait vaincre lui-même est vraiment puissant. On dit d'une manière très claire que le plus grand adversaire, c'est soi-même. " Néanmoins, ce combat est toujours d'actualité et plus réel que jamais, à présent qu'il est entré dans l'arène. "J'écris un coup [â¦] Et les Solitaires Intempestifs publient ça. " (p. 38) La description des conditions dans lesquelles il a dû faire sa place nous éclaire sur la source de son autodérision et de sa hargne. L'auteur n'est pas dupe, ni des situations diplomatiques entre la France et le Congo, ni de son succès. Il en appelle donc à la résistance à travers une parole poétique intempestive.
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De plain-pied dans le texte
"De la circulation. De la circulation de la phrase dans les nerfs. Je vais vous parler de la, de la circulation, de la circulation de la phrase dans les nerfs. Je vais vous parler dans les nerfs."
Pour moi jouer est un combat.
C'est du kung-fu.
Un combat contre soi.
Et protéger son ennemi est la plus grande sagesse de guerrier. Il faut protéger son ennemi.
Des fois quand j'y pense à là où j'en suis présentement depuis que je me suis embarqué dans ce rêve de gamin d'être un acteur de kung-fu je me dis :
Moi je devrais rester au pieu à bouffer des pâtes avec ma femme en regardant des DVD jusqu'à seize heures. Puis j'écris un coup et j'envoie à ... j'envoie à Abdon ou à Toto Kisaku, à Kokou Yémadjé. Je dis : "Kokou, monte ça !" Et Kokou monte ça. Et les Solitaires Intempestifs publient ça. Et moi je reste au pieu à baiser avec ma femme, au lieu de me faire chier à organiser des festivals débiles. Pays pauvre et très endetté égale festival pauvre et très endetté.
Au lieu de m'arrêter là , non, suis parti créer un festival de théâtre : Mantsina sur Scène à Brazza avec les amis, Abdon Fortuné Koumbha, Arthur Bé Batouméni, Felhyt Kimbirima et Ludovic Louppé. Alors ça c'est vraiment de la fight.
(pp. 37-38)
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Pour poursuivre le voyage
Du texte à la scène
Dieudonné Niangouna a créée Le Kung-fu en juin 2014 aux Laboratoires d'Aubervilliers. Il a mis en scène et interprété la pièce qui a ensuite été jouée aux Francophonies en Limousin, en collaboration avec les habitants de Limoges, qui ont tourné des remake de leurs propres scènes cultes de cinéma. Ce matériau participatif a ensuite été intégré au spectacle. L'artiste justifie ce parti pris par l'envie de donner la parole et d'offrir un espace d'expression au public. Il y a partage du bagage de chacun pour faire acte de résistance. Le spectacle a également tourné à Martigues, Francfort, Annecy et Lausanne.
Bibliographie
Dieudonné Nangiouna, "Le Kung Fu" de Dieudonné Niangouna : "c'est quoi le problème du théâtre", http://www.rfi.fr/afrique/
Amélie Thérésine, Le Théâtre de Dieudonné Niangouna. Corps en scène et en parole, Châtenay-Malabry, Acoria Ãditions, 2013. |
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Fiche réalisée par Clare De Pin, étudiante en Master 2, Univ. Paris 3
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