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Pistes de lecture
La transposition dramatique de l'histoire
Les drames historiques -ce sont toujours des drames- ne sont pas des thèses d'histoire, mais des oeuvres qui tentent de proposer aux Africains des personnages idéalisés, mythifiés. Pour ce faire, l'écrivain n'hésite pas à embellir ou à enlaidir, à ajouter ou à gommer, à noircir ou à blanchir les personnages selon qu'ils sont oppresseurs ou oppressés, c'est-à -dire ici, Blancs ou Noirs.
Béatrice du Congo (même s'il est manifeste que le camp de Dadié est celui des opprimés) échappe au manichéisme propre aux pièces de la même période (1966-1971) : on rencontre des "bons" et des "méchants" aussi bien chez les oppresseurs que chez les opprimés. Car au-delà de son intention de fournir un témoignage sur l'histoire du vieux continent, et de ses préoccupations "négritudiennes" (création de mythes, revalorisation des valeurs négro-africaines...), Dadié jette un regard sans complaisance, sans faux-fuyant, sur les réalités de l'Afrique contemporaine : le colonialisme, profitant du grotesque des dictatures africaines, a accouché du néocolonialisme. Plus que la dictature coloniale, c'est le burlesque de certains chefs d'état africains qui est dénoncé.
La pièce, selon la tradition du genre, n'est pas psychologisante. Il n'y a ni intrigue, ni suspense. L'essentiel du discours est contenu dans ce que représentent les personnages qui, à une ou deux exceptions près, sont sans nuance, tout d'un bloc, archétypiques. Aussi est-ce par l'analyse délibérément subjective que fait Dadié des personnages et des événements objectifs, que nous tenterons d'appréhender sa position.
Seuls les personnages jugés -arbitrairement- importants seront analysés.
DIOGO ou le garant de la Conscience européenne.
Ce personnage est librement inspiré de Diego CAO, le premier Portugais qui débarqua au Congo en 1482 à Mpinda, port situé sur la rive gauche du fleuve Zaïre. Il est en quelque sorte "l'ancêtre" des Européens au Congo. C'est avec lui (comme dans la pièce) que commença l'aventure coloniale dont les Congolais portent aujourd'hui encore les séquelles. Néanmoins Dadié en fait un personnage relativement positif. Il est "le bon Blanc". Antithèse du roi Henri, attaché aux dogmes et au protocole de son statut de roi, il est la face humaine de l'Europe. A l'Acte I, cette séparation des valeurs transparaît : (La pièce s'ouvre sur la victoire des Bitandais sur les Maures).
HENRI : La leçon de Ceuta ? Elle est simple. Aucun tyran si puissant soit-il ne peut durant des siècles opprimer tout un peuple.
DIOGO : Finis les enlèvements, les emprisonnements, l'insécurité...
HENRI : La liberté reconquise... Tous ces biens à nous, sans partage, la Terre...
DIOGO : Nôtre.
HENRI : Le Ciel...
DIOGO : Nôtre... Enfin travailler pour soi, peiner pour les siens et non plus pour d'autres et leurs enfants...
HENRI : Renverser le cours de l'histoire... DIOGO : Danser pour soi, pour les siens et non plus pour distraire un occupant ; planter des fleurs pour notre plaisir et non plus pour celui d'un maître.
On peut noter qu'alors que Henri se préoccupe des valeurs plus ou moins abstraites (Siècles-Liberté-Terre-Ciel-Histoire), Diogo s'attache au quotidien des emprisonnements, de la danse ou du travail. Les deux personnages forment les deux faces complémentaires d'une même permanence : Henri incarnant la Transcendance et Diogo l'Immanence. Il n'y a donc de notre part aucune intention de valoriser l'un par rapport à l'autre. Néanmoins, lorsqu'avec la démesure qui lui est propre, Henri décide de conquérir le monde au risque de ruiner ses sujets, et que Diogo interroge : Pouvons-nous, seigneur, voler des chrétiens, dépouiller des chrétiens, affamer des chrétiens ? Quelle fortune en ce siècle peut s'édifier qui ne soit au détriment des autres ? (Acte I), on peut dire que le concret cerne l'abstrait, la raison la folie, que Diogo s'oppose en humaniste : Majesté, je vous apporte certes un royaume, mais est-il impérieux de troubler des peuplades dans leur quiétude ? (...) A les voir vivre, je me suis posé beaucoup de questions. Je me suis dit : la société dans laquelle tout le monde est heureux ne saurait-elle être chrétienne ? (Acte I). (Pour complément, voir les pages 55 et 56 où Diogo, dans une espèce de transe, se fait l'apôtre de la Négritude).
En plaçant dans la bouche d'un Blanc des propos négritudiens, l'auteur tente de faire accepter la Négritude comme une attitude objective, et non comme le fruit de la subjectivité et du narcissisme du Nègre.
D'autre part, sur un plan purement dramaturgique, Diogo rétablit l'équilibre face au Roi et ses courtisans (négatifs). Avec lui, Dadié conteste l'idée trop souvent véhiculée par le théâtre et la littérature négro-africains en général, qui veut que le racisme et le colonialisme soient inhérents à la race Blanche. Dès le début de la pièce, le peuple bitandais (portugais) sort-il pas lui-même de la colonisation maure ? Tout peuple mystifié peut, s'il en a les moyens, devenir colonialiste. Bref, face à cette Europe qui recommande : "Il ne faut pas que dans le mot de "civilisation" vous fassiez passer la notion de "relativisme culturel", parce que nous ne pourrions plus justifier notre action (...) ; il faut que ce mot de "civilisation" reste comme un absolu et non quelque chose de relatif", face à cette Europe-là , Diogo, à l'image du Christ prenant sur lui les péchés du monde, Diogo prend en charge la mauvaise conscience que la logique colonialiste refuse d'admettre. Et c'est cette croix qui paradoxalement fait de Diogo, le garant de la Conscience européenne.
Le MANI CONGO, tyran et pantin
Historiquement, ce personnage n'existe qu'en tant que point de convergence de plusieurs rois. En effet, pendant la période qui est rapportée dans la pièce (fin 17° siècle et début 18° siècle), le royaume du Kongo n'est dirigé par aucun roi et, sous l'effet des guerres tribales entretenues par les colons, le royaume se trouvait morcelé. Or Dadié nous montre un royaume uni avec un roi unique. En réalité, ce personnage est le condensé de trois cents ans de présence coloniale portugaise au Kongo : de Zingha a Nkuwu (mort en 1506) à Agua Rosada dit Pedro IV (18° siècle) en passant par Affonso 1° qui régna de 1506 à 1543, tous les rois qui ont marqué l'histoire du Kongo occupé par les Portugais, se retrouvent partiellement dans le Mani Congo. Le Mani Congo est à ce titre un personnage "palimpsestique". Et même si les références textuelles se rapportent essentiellement à Affonso 1°, la facilité avec laquelle le roi laisse entrer les Bitandais dans son royaume, et sa volte-face de la fin où il revient aux valeurs négro-africaines, rappellent l'attitude de Zingha a Nkuwu. D'autre part, ses hésitations et son absence d'autorité font penser à l'indécis Pedro IV. Mais c'est Affonso 1°, fils de Zingha a Nkuwu qui constitue la couleur la plus vive de ce manteau d'arlequin. Et lorsque le Mani Congo déclare : "Moi qui ai fait bâtir quatre cathédrales et des dizaines d'églises, qui ai un fils évêque (...) Moi, moi qui ai fait brûler fétiches, masques, statuettes, tam-tams... ?", on croit entendre Affonso 1° qui construisit effectivement de nombreuses cathédrales et églises, et qui eut un fils évêque du nom de Dom Henrique. En dehors de ces considérations d'ordre historique, le Mani Congo est un type de personnages qui hante le théâtre de Dadié et le théâtre négro-africain dans son ensemble. Il est chercheur-de-notoriété dans Monsieur Thôgô-gnini, P.D.G. dans Mhoi-Ceul, faux-monnayeur dans Papassidi, La Termitière (Zadi), cynique gouverneur de quartier dans L'Oeil (Zadi). Citons également Le Président (Edition J.P. Oswald) du Congolais Maxime N'Débéka, N'Gandou dans L'Homme qui tua le crocodile (Editions Clé) du Congolais Sylvain Bemba, tout comme le songe-creux Nahoubou 1° dans Les Voix dans le vent.
Dans Béatrice du Congo, au-delà du témoignage historique, le roi est l'incarnation de la naïveté, de la bouffonnerie et de la mégalomanie de certains pouvoirs de l'Afrique dite moderne. Pourtant le Mani Congo ne parvient pas à être antipathique. Car Dadié nous amène peu à peu à considérer sa tyrannie comme la conséquence, le prolongement objectif de celle du colon, dans la mesure où il n'est que le jouet des intérêts coloniaux. Le romancier Aké Loba le trouve même sympathique : "L'instabilité du royaume a fait l'affaire de l'envahisseur. Le monarque le sent lui-même, il en devient du coup humain et sympathique".
En effet lorsqu'il s'aperçoit à l'Acte III qu'il a "livré" sans le vouloir son royaume, la lucidité avec laquelle il se fait juge implacable de lui-même, atténue sa tyrannie : Assis sur un trône rongé, termité, étranger sur mon propre sol devenu sol étranger. (...) Je n'ai été que le pourvoyeur des bateaux négriers... Branche séchée dans la forêt vivante, la touffe d'herbes en train de pourrir l'eau, de tuer les poissons ; vieux sorcier qui se nourrit de ses propres enfants, des années durant j'ai régné sur des cadavres.
Enfin, en l'assassinant parce que devenu inutile et gênant, le pouvoir colonial non seulement endosse ses fautes mais en fait un martyr ; le monarque mégalomane qui s'est fourvoyé devient alors un résistant assassiné par l'ordre colonial. Par ce retournement de situation, Dadié dévoile en partie son discours.
Dans un premier temps, l'auteur ramène au bercail la brebis égarée en réhabilitant la mémoire des personnages historiques "contenus" dans le Mani Congo, puisqu'il justifie sa mégalomanie comme étant le prolongement objectif de celle du roi Henri (le Zaïre étant devenu une province du Bitanda). Par cette attitude, Dadié ne fait que se conformer au dessein du drame épique Noir qui est "d'aider à la création de mythes qui galvanisent le peuple et le portent en avant". Il faut donc d'une manière ou d'une autre justifier les actes des personnages historiques. L'auteur épargne ainsi au public Noir une nouvelle crise de conscience.
Dans un second temps, l'assassinat du roi peut être considéré comme une mise en garde aux hommes de pouvoir africains. Au nom de la coopération -indispensable- dans laquelle ils engagent leurs peuples, ils ne doivent pas se muer en agents étrangers sur le trône. Coopérer c'est se reconnaître mutuellement ; aucune estime, aucune amitié ne peut s'édifier sur un respect unilatéral. Or trop souvent, dans les différentes coopérations où l'Afrique s'est trouvée engagée, ce respect mutuel des intérêts divergents nécessaire à toute coopération véritable a été nié. A travers cette négation, c'est l'Afrique et l'homme Noir qu'on nie.
DONA BEATRICE, de la prophétie à la résistance
LE CONTREMAITRE : Pourquoi n'y a-t-il que vous les femmes pour protester dans cet immense royaume ? (Acte II)
Oui, pourquoi n'y a-t-il que les femmes pour porter la protestation dans le théâtre de Dadié ? Déjà dans Monsieur Thôgô-gnini, l'absolue révolution était incarnée par le personnage de La Femme. Est-ce une manière de rendre justice à la femme africaine ? Car malgré la part importante qu'elles prirent dans les luttes d'Indépendance et dans l'histoire africaine en général, l'histoire reste fondamentalement une affaire d'hommes.
Mais Dadié, le militant emprisonné en 1949 se souvient. Il se souvient que le 24 décembre 1949, plus de quatre mille femmes parties à pied d'Abidjan, marchèrent sur Grand-Bassam (40 km) pour protester contre l'incarcération jugée arbitraire des membres du R.D.A.. Dadié le militant, fils de militant (son père Gabriel Dadié fut membre fondateur du R.D.A.) se souvient que les affrontements furent violents, et que les forces de l'ordre chargèrent. Et le prisonnier se souvient que quelques mois plus tard, bon nombre d'entre eux furent libérés... L'homme se souvient également que, quelques années plus tôt, dans la partie Orientale de l'ancien Togo allemand (sous contrôle français depuis 1919), près de deux mille femmes pénétrèrent dans les jardins du gouvernement le 24 janvier 1933 pour protester contre l'incarcération de deux militants indépendantistes, contre la situation économique des familles et contre une mesure qui écartait des écoles les enfants de plus de seize ans. Le militant se souvient que le 25 janvier, c'est l'émeute totale à Lomé, et que malgré la violence de la répression, le pouvoir colonial cédera sur tous les points.
Et Amina de Zaria (XVI° siècle) qui tenta de fédérer les cités haoussa (Niger, Nord-Nigéria) ?
Et la Kahéna qui lutta contre l'Islam et mourut les armes à la main (VII° siècle) ?
Et les Amazones de l'armée d'Abomey (Benin- XIX° siècle) ?
Et Makéda, reine de Saba (980 av. JC) et Ndete Yallo (milieu du XIX° siècle), et Abraha Pokou (XVIII° siècle), et... La liste est longue.
A travers "ses femmes" et particulièrement Dona Béatrice, c'est d'une certaine manière à la mémoire de ces femmes que Dadié rend hommage.
Si le Mani Congo est le condensé des trois rois qui ont marqué le royaume du Kongo, Dona Béatrice est la mémoire de la Résistance pendant quatre siècles, de Zingha a Nkuwu à Pedro IV. Ainsi la confrontation au Tableau I de l'Acte II entre le Mani Congo et Dona Béatrice apparaît-elle comme la collision entre les deux moments forts de l'histoire du Kongo : l'apogée où écoles, églises et factories se multiplient au 16° siècle sous Affonso 1°, et la décadence où tout est détruit sous Pedro IV au 17° siècle et au 18° siècle. La période de misère juge la période d'abondance. Avec cette confrontation historiquement impossible, Dadié transforme la mission religieuse de Béatrice en vocation révolutionnaire. Mais y a-t-il une réelle dichotomie entre ces deux Béatrices ? Tout dogme religieux mettant en cause le dogme préexistant, celui de L'ordre, n'est-il pas en soi un acte révolutionnaire ? Et Dona Béatrice, en créant en 1704 la secte des "Antoniens", accomplissait déjà un acte de refus politique. Autrement comment comprendre son acte de brûler la Croix et de ne pas reconnaître le pape ? Ce double refus qui en fait est une façon d'enseigner une autre relation à Dieu, constitue la négation de la caution spirituelle de l'ordre colonial. Ce refus que contenait en germe la secte, Béatrice du Congo le "contemporanéise" et le rend plus dynamique. A ce propos, Aké Loba, dans le même article cité plus haut, écrit : "Insensiblement, Bernard Dadié nous a fait passer du lointain horizon du passé, à celui du présent, car, et c'est là où il rejoint l'intention des classiques : le présent et peut-être l'avenir jaillissent du passé".
Par ailleurs le regard que jette Dadié sur la Béatrice prophétesse accouche d'une révélation : le manque spirituel qui la pousse à créer la secte des "Antoniens", est la manifestation inconsciente de trois autres manques.
Le manque territorial
LE ROI : J'ai décidé d'interdire la traite dans mon royaume.
LOPEZ : Sa majesté ne fait-elle pas erreur lorsqu'elle parle de son royaume ?... Les terres dont vous parlez n'appartiennent-elles pas au souverain du Bitanda ?
LE ROI : Que dites-vous ? Mes terres à moi ?... C'est un vol... Mes terres à moi... les terres du Zaïre.
LA PROMESSE : Tout appartient au souverain du Bitanda. (Acte III)
A ce manque, Kimpa Vita répond "que ma terre cesse d'être appendice, mine, caverne, réservoir, carrière, grenier pour les autres, enfer pour nous". Le Zaïre doit donc être libéré en tant que territoire.
Le manque politique
Dans L'histoire, le manque politique apparaissait clairement : le royaume désagrégé n'a plus de roi. Dans la pièce l'absence d'autorité transparaît dès le début, au Tableau II de l'Acte I où le Mani Congo, bien que continuellement présent, reste muet jusqu'à l'Acte II ; dans "ce théâtre de la parole... cette matière littéraire verbeuse" pour reprendre l'expression du critique Guy Kouassi, exister c'est essentiellement parler. Et le Mani Congo ne parle vraiment que sous l'occupation bitandaise, c'est-à -dire au moment où il n'est plus politiquement roi, mais un roi prête-nom, "un agent bitandais", ce qu'il reconnaît lui-même lors de son mea-culpa à l'Acte III. C'est donc un roi de carnaval, avec une couronne factice, assis sur un trône rongé, qui est à la tête d'un Zaïre régi par des décisions imposées de l'étranger. Dona Béatrice ici encore recommande la liquidation de ce manque : Je dis à mes frères et soeurs du Zaïre de renverser les structures imposées devenues corsets d'airain... (Acte III).
Le manque culturel et spirituel
Dadié nous dépeint un Zaïre totalement évangélisé, où les gens se nomment Texeira, Alberto, Armando, Patricia, Maria Magdalena ou Dona Béatrice, un Zaïre où les fétiches et les masques sont détruits. La séquence (Le Contact) du deuxième tableau de l'Acte II où le roi apprend à se tenir à table à la manière bitandaise catalyse toute l'aliénation culturelle ; si la Béatrice historique brûlait elle aussi les fétiches et les croix, celle de Dadié, tout en continuant à brûler les croix, rétablit le culte des fétiches :
LE CURE : Est-il vrai que vous avez voulu rétablir le culte des fétiches ?
DONA BEATRICE : Je dis aux hommes de refuser les dieux des sujétions, les dieux des misères, les dieux de la traite...
Ces trois manques conjugués font du peuple du royaume du Zaïre un peuple sans réalité concrète, un peuple qui n'est pas, un blanc dans l'histoire de l'humanité. En effet par le manque territorial, c'est un peuple sans assises (Terre), par le manque politique, un corps sans centre nerveux (Réflexion politique) et par le manque spirituel et culturel enfin, un peuple sans toit (Ciel). A ce peuple qui n'est pas et qui n'a pas, il ne reste que le monopole de la colère. Alors "au grand soleil, faisons étinceler notre couleur de diable".
A Dona Béatrice, la jeune prophétesse qui au 18° siècle crut recevoir de la Vierge Marie mission de rétablir l'unité du Kongo, Dadié préférera Kimpa Vita la militante. Et son adversaire n'est plus le colonisateur uniquement : Qu'ils sachent, nos maîtres de toutes couleurs, que nous allons nous admirer cette nuit dans la clarté des incendies...
D'autre part, Dadié humanise la jeune illuminée en transformant le sujet transformateur divin (Voix-La Vierge) en sujet transformateur humain, faisant du devoir divin un devoir humain :
Les anciens m'ordonnent toujours de vous dire la vérité.
Face à l'exceptionnalité de l'héroïne mythique, Dadié choisit l'exemplarité de la militante.
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