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Masque de Sika (Le)
Ces fiches sont soumises au respect de la propriété intellectuelle.
Fiche réalisée par Anne-Kristel PACÃ
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Bénin
1999
Editions Acoria, Paris, 2001
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Genre
Comédie dramatique
Nombre de personnages
3 femmes
Longueur
1 acte
40 scenes
Temps et lieux
une soirée, dans l'appartement d'un prêtre
Thèmes
Rémiscences dâun passé criminel enfoui
Mots-clés
amitié , enfance , insouciance , irresponsabilité , nostalgie , viol
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Consultation de la fiche par rubriques |
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Un premier repérage :
la fable
Résumé de la pièce
Parcours dramaturgiques
Analyse dramaturgique qui fait apparaître l'originalité
de la structure et son fonctionnement général par
rapport à l'espace, au temps, aux personnages, etc.
Pistes de lecture
Analyse plus philosophique et poétique, voire linguistique
qui permet de dégager une interprétation et les
véritables enjeux de la pièce
De plain-pied dans le texte
Un extrait
Du texte à la scène
Petite histoire de la pièce de ses conditions d'écriture
à sa création en passant par les lectures dont elle
a pu faire l'objet
Pour poursuivre le voyage
Extraits de presse ou d'entretien au sujet de la pièce
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Un premier repérage : La fable
Trois amis d'enfance, Pancracio, Felipe et Prudencio décident de se retrouver après vingt ans de séparation. La soirée débute dans la gaieté ; rires et bonne humeur sont au rendez-vous. Puis la soirée est interrompue par l'arrivée d'un livreur apportant un colis de la part de Sika. Ce colis contient un masque représentant une femme. Dès lors les trois hommes vont se remémorer leurs souvenirs d'enfance afin de découvrir qui se cache derrière le nom Sika mais ce retour dans le passé a priori agréable va rapidement faire place à une prise de conscience. Le voile, qui polit la vision que ces hommes ont de leur enfance, se déchire et ils vont peu à peu passer au rappel de souvenirs beaucoup plus inavouables, jusqu'à l'aveu du viol de la jeune Sika vingt ans auparavant. Cet aveu signera la fin de leur amitié.
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Parcours dramaturgiques
"Mes personnages sont toujours dans la quête de la responsabilité de soi. Et parce qu'ils n'arrivent pas à se prendre en charge à assumer leurs qualités et leurs défauts, ils ont tendance à dire que c'est la faute des autres." Entretien avec José Pliya, Africultures, n°54, p.49.
José Pliya utilise un langage plutôt familier. L'auteur décrit lui-même sa pièce comme une comédie douce amère ; en effet l'ouverture annonce une comédie rappelant le boulevard : blague grivoise, effets comiques... L'arrivée du livreur Fémi provoquant un rebondissement et les noms des personnages : Felipe, Prudencio, Pancracio, rappelant la commedia dell'arte, vont dans ce sens. Il n'y a aucune indication temporelle. Cette pièce est un huis-clos, dans le salon modeste d'un prêtre, entre trois personnages, interrompu à deux reprises par l'entrée du livreur, amenant à chaque fois un changement dans la poétique de la pièce. Ces interruptions successives font évoluer le dialogue. Les répliques enlevées et comiques font place aux remémorations des souvenirs avec des prises de parole de plus en plus longues. Le retour du jeune livreur contraint mêmes les trois hommes à évoquer des souvenirs de plus en plus honteux. Ces réminiscences se transforment en incantations et on bascule dans un registre proche du rituel et de la transe qui amènent les personnages à l'aveu.
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Pistes de lecture
"On est toujours déçu par le réveil des souvenirs. Le temps est un allié vindicatif.Il masque à gré nos vilenies et nos laideurs. Complice, il polit nos souvenirs pour nous laisser en tête de belles histoires. Mais ne le provoquons pas. Ne soulevons pas le masque du passé."
(p.44-45)
Un masque révélateur
Dans cette pièce José Pliya nous décrit le parcours intérieur de trois personnages qui descendent dans leurs souvenirs afin de retrouver Sika. D'abord agréable cette évocation de l'enfance avec un regard adulte va rapidement faire place à une prise de conscience de leur part. La vision de leur passé va provoquer une remise en question de l'idéal de l'enfance. Cette remise en question va par ailleurs provoquer des tensions entre les personnages montrant comment chacun appréhende sa vie et son passé. Chaque personnage réagit différemment : Felipe, auteur raté, veut retourner dans ses souvenirs ; Pancracio, le rentier, a tout d'abord un a priori à parler du passé, c'est le jouisseur, celui qui profite ; et Prudencio serait, dans un schéma psychologique, le sur-moi, celui qui tempère et aussi celui qui craint le plus les révélations provoquées par ce masque. Le masque fait remonter les démons enfouis que chacun garde au fond de soi. Ce masque représente la barrière que l'on se construit afin de se protéger de ses erreurs passées, mais une fois le masque soulevé rien n'est plus comme avant.
Souvenirs de femmes
Bien qu'absentes de la scène les femmes sont omniprésentes dans cette pièce, en effet chaque souvenir se rapporte à une femme, soit désirée, soit rejetée. D'abord agréables ces souvenirs vont rapidement adopter une touche plus sombre. Les femmes ne sont perçues qu'à travers le désir qu'elles ont provoqué chez ces hommes ou le dégoût. Elles n'existent dans leur mémoire qu'en tant qu'objet sexuel et les relations qu'ils ont eux avec elles se conjuguent sur le mode des rapports de force, juqu'au viol.
La cruauté ordinaire
Nous avons vu que le masque révélait la part sombre de ces personnages, les amenant à se remémorer des souvenirs de plus en plus durs, révélant la cruauté dont ont fait preuve ces hommes étant jeunes. Une phrase revient souvent lorsque l'on évoque les bétises commises par des jeunes : "Ils sont jeunes ça leur passera" mais la naïveté pousse parfois à commettre des actes cruels intentionnels ou non et lorsque l'on grandit et que l'on fait face à sa propre cruauté elle devient insupportable, on tente de trouver des excuses comme le fait Felipe mais la réalité reste la même : ce sont bien souvent des personnes ordinaires qui commettent des actes d'une cruauté extraordinaire.
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Du texte à
la scène
Cette Åuvre fut écrite en 1999 lors dâune résidence dâécriture à la maison des auteurs du festival des Francophonies de Limoges.
Mise en espace du 5 au 7 octobre 2000 au Gymnase de Roubaix par Jean-François Prévand pendant la manifestation Afrique en Créations 2000 organisée par lâAFAA.
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Pour poursuivre le voyage
Sylvie CHALAYE, "Entretien avec José Pliya", in Afrique noire : écritures contemporaines, Théâtre/Public, n°158, pp. 74-76.
Sylvie CHALAYE, "Autour du Masque de Sika : entretien avec Jean-François Prévand", ibid., p.78.
Judith MILLER, "José Pliya : le nègre errant se retrouve au théâtre", ibid., pp. 72-75.
Judith MILLER, "Dramaturgies des errances : le cas de José Pliya", in Nouvelles dramaturgies d'Afrique noire francophone, sous la direction de Sylvie Chalaye, PUR, Rennes, 2004, pp. 31-39. |
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Fiche réalisée par Anne-Kristel PACÃ
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