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Mhoi-Ceul
Ces fiches sont soumises au respect de la propriété intellectuelle.
Fiche réalisée par Koffi Kwahulé
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Côte d'Ivoire
1976
Editions Présence africaine, 1979
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Genre
Comédie satirique
Nombre de personnages
11 personnages
Longueur
4 tableaux
101 pages
Temps et lieux
Xxe siècle, Afrique noire
Thèmes
corruption au sein de lâadministration (La)
Mots-clés
administration , Bureau , corruption , népotisme , vaudeville
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Consultation de la fiche par rubriques |
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Un premier repérage :
la fable
Résumé de la pièce
Parcours dramaturgiques
Analyse dramaturgique qui fait apparaître l'originalité
de la structure et son fonctionnement général par
rapport à l'espace, au temps, aux personnages, etc.
Pistes de lecture
Analyse plus philosophique et poétique, voire linguistique
qui permet de dégager une interprétation et les
véritables enjeux de la pièce
De plain-pied dans le texte
Un extrait
Du texte à la scène
Petite histoire de la pièce de ses conditions d'écriture
à sa création en passant par les lectures dont elle
a pu faire l'objet
Pour poursuivre le voyage
Extraits de presse ou d'entretien au sujet de la pièce
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Un premier repérage : La fable
Mhoi-Ceul, un jeune homme de 27 ans nouvellement promu directeur dans la fonction publique, décide de rendre productif un personnel rendu incompétent par le laxisme et le népotisme de ses prédécesseurs.
Une jeune fille de 18 ans, mademoiselle Chérie Beauzieux, en quête de travail, déboule dans son bureau. Certes, Chérie Beauzieux n'a ni diplôme ni spécialité, mais comme son nom l'indique, elle a de ces yeux !... Mhoi-Ceul succombe et lui offre illico un emploi de secrétaire particulière... à domicile, dans un appartement de six pièces, avec téléphone en voiture. Cette situation lui vaut ainsi d'occuper le plus haut échelon dans le grade le plus élevé, et d'avoir la plus forte indemnité de la direction. En contrepartie, Chérie Beauzieux donne à son bienfaiteur de directeur un aperçu de ses talents...
En un rien de temps, Mhoi-Ceul dépasse, dans le domaine du trafic d'influences et de la corruption, ses prédécesseurs. Mais les difficultés ne tardent pas à pointer leur nez. La société de Crodurs, un homme d'affaires blanc, dans laquelle Mhoi-Ceul avait placé des actions est au bord de la faillite. Par ailleurs, les relations conflictuelles nées de la jalousie que nourrit Chérie Beauzieux envers Sambouche, la secrétaire de 25 ans, font la une des journaux. Mhoi-Ceul licencie Sambouche qu'il soupçonne d'avoir organisé "la fuite".
Or voilà que les journaux annoncent la nomination du frère de Sambouche au poste de ministre. Mhoi-Ceul change aussitôt d'avis : non seulement il garde Sambouche dans son service, mais en outre il décide de l'inviter au restaurant, de lui acheter une villa et une voiture. Sambouche est radieuse.
Le ciel de Mhoi-Ceul ne s'éclaircit pas pour autant. En effet, son comptable Cendiplaume est arrêté pour cause d'irrégularité dans la comptabilité et il n'a pas hésité à "balancer" Mhoi-Ceul. C'est le moment que choisit Sambouche pour venir lui annoncer en pleurs que son frère n'est plus ministre. Aussitôt Mhoi-Ceul lui retire tous les privilèges précédemment accordés. De son côté, Crodurs est en faillite, il a déposé le bilan et s'apprête à rejoindre son pays en compagnie de... Chérie Beauzieux. Ils se sont même déjà mariés.
Mhoi-Ceul est aux abois quand entre dans son bureau La-Nièce, la figure la plus pittoresque de son service. Sans poste effectif (elle avoue avoir une sainte horreur du travail), La-Nièce est néanmoins présente aux heures de travail pour papoter avec le reste du personnel ; c'est beaucoup plus amusant que de rester chez elle à ne rien faire... Elle est donc payée en qualité de nièce de... quelqu'un de très haut placé.
De but en blanc, Mhoi-Ceul lui dévoile l'amour qu'il a toujours nourri en secret pour elle depuis le premier jour. La-Nièce ne semblant pas insensible à cet élan d'amour manifestement désintéressé (elle propose même le mariage), Mhoi-Ceul lui demande d'exposer son cas auprès de ses tanties et tontons très haut placés.
Mais (décidément le sort s'acharne contre lui !), son personnel se met en grève, occupe son bureau, coupe son téléphone et l'empêche de sortir. Enfin, La-Nièce lui assène le coup de grâce : les tontons et tanties refusent d'intercéder en sa faveur.
Mhoi-Ceul est plus que jamais seul.
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Parcours dramaturgiques
Mhoi-Ceul ressemble étonnamment à Monsieur Thôgô-gnini. Dadié reprend en effet les mêmes procédés dramaturgiques utilisés dans Monsieur Thôgô-gnini : le protagoniste est présent de bout en bout ; nous assistons au parcours linéaire qui conduit un homme aux intentions positives à la corruption. Comme Monsieur Thôgô-gnini, Mhoi-Ceul propose un défilé de personnages qui viennent servir de faire-valoir à Mhoi-Ceul ; on y "rencontre" un homme d'affaires blanc (les Marchands blancs dans Monsieur Thôgô-gnini). Bref on peut dire que Mhoi-Ceul est un Thôgô-gnini en costume trois pièces, un Monsieur Thôgô-gnini contemporanéïsé.
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Pistes de lecture
Ces comparaisons mises à part, Mhoi-Ceul n'a ni la folie ni la naïveté poétique que Thôgô-gnini pourrait partager avec un Falstaff ou un Monsieur Jourdain.
Mhoi-Ceul est en réalité à ranger au répertoire du théâtre d'inspiration boulevardière en vigueur sous l'Occupation. Et c'est dans cet anachronisme même qu'il conviendrait de chercher le "message" de la pièce. Car où réside l'intérêt, après quatorze ans d'Indépendance, de revenir à une forme théâtrale synonyme d'aliénation culturelle et de servitude ?
A sa façon Mhoi-Ceul est un constat d'échec ; malgré quatorze ans d'Indépendance, malgré Monsieur Thôgô-gnini, malgré Béatrice du Congo et Iles de tempête, les choses ne semblent pas avoir beaucoup changé, à tel point que l'on retrouve dans l'oeuvre, presque point par point, la situation qui, dix ans plus tôt, prévalait dans Monsieur Thôgô-gnini censée elle-même se passer dans l'Afrique de la fin de la première moitié du XIXe siècle. Et le personnage blanc, qu'avec des pièces comme Papassidi maître-escroc et Les Voix dans le vent on croyait à jamais disparu, du moins en tant qu'intrigant, est de nouveau présent sous le symbolique nom de Centroux Crodurs.
Symbole encore plus significatif, Mhoi-Ceul l'Intègre, se retrouve à la fin plus "pourri" que ses employés, prêt à aller en prison alors que le personnel, effectivement incompétent, qu'il s'était juré au début de la pièce de rendre compétitif en en licenciant les employés "inutiles", est resté intact.
Quatorze ans après, Mhoi-Ceul "dit" que tout est à refondre.
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De plain-pied dans le texte
MHOI-CEUL : (â¦) Alors, Chérie Beauzieux ! Asseyez-vous là , près de moi, plus près de moi⦠Ne faites pas attention, je dis tantôt vous, tantôt, toi⦠Mais pour moi cela revient au même. Asseyez-vous tout près de moi.
CHÃRIE BEAUZIEUX : Même dans le bureau ?
MHOI-CEUL : Je veux que partout vous soyez près de moi.
CHÃRIE BEAUZIEUX : N'oubliez pas que je suis votre nièce et que, toujours trop près de vous, cela pourrait donner à jaserâ¦
MHOI-CEUL : Peut-on empêcher les hommes de parler ? Qu'ils disent ce qu'ils veulent. Je fais, moi, ce que je veux. C'est ça qu'on appelle avoir du caractère. Et du caractère, Dieu sait si j'en ai à revendre.
CHÃRIE BEAUZIEUX : Mais enfin, il faudrait peut-êtreâ¦
MHOI-CEUL : Occupons-nous de nous-mêmes, ma chère Chérie Beauzieux. Parlons donc de vous. Que vous faut-il encore ?
CHÃRIE BEAUZIEUX : Encore, vous dites ?
MHOI-CEUL : Ne faites pas attention, encore est sorti comme cela.
CHÃRIE BEAUZIEUX : J'ai des problèmes⦠(pleurs)
MHOI-CEUL : Ne pleurez pas. Les larmes n'ont jamais rien arrangé. N'abîmez pas vos yeux, Chérie Beauzieux. Que vous faut-il ?
CHÃRIE BEAUZIEUX : Je n'ai pas encore reçu les meubles promis, ni la voiture promise⦠C'est pour vous que je me crée tant de soucisâ¦
MHOI-CEUL : Et vous appelez ça des problèmes ? Des bagatelles⦠Allons ! Allons !
(extrait du tableau IV)
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Du texte à
la scène
Création en 1980 par Bienvenu Néba au Centre Culturel de Treichville.
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Fiche réalisée par Koffi Kwahulé
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